La pédagogie de l'écoute selon Pierre Péroz

(maître de conférence de l’Université de Lorraine)

 

 

 

 1 Présentation

 

-Pierre Peroz, part du constat qu’un tiers des élèves de cycle 1 n’apprennent

pas à parler dans le cadre de séances pédagogiques sur le langage.

-Il cherche donc à déjouer les « pièges du dialogue pédagogique ordinaire »

pour permettre  à l’élève d’atteindre réellement les objectifs d’apprentissage du

cycle 1 : parler/parler dans un thème/parler longtemps. Ces compétences

langagières constituent le pivot des apprentissages.

-Il ouvre la voie vers un autre modèle pédagogique basé sur la pédagogie de

l’écoute où l’enseignant tient la posture difficile d’apprendre à garder le

silence pour être réellement à l’écoute des élèves.

 

2. Vidéos de la pédagogie de P. Péroz en 5 questions

 

vidéos en cliquant ici

 

Vidéo 1 - question : Quels sont les 2 compétences nécessaires à l’apprentissage du langage oral?

Vidéo 2 – question: Quels sont les 3 principes sur lesquels repose la pédagogie de l’écoute?

Vidéo 3 – question: Quelles sont les 3 évaluations possibles dans les échanges enseignants/élèves?

Vidéo 4 – question: Quelles sont les 3 sources de matériau linguistique à réutiliser par les enfants dans l’apprentissage de la langue orale?

Vidéo 5 – question: Quels sont les différents temps d’une séance de langage?

 

Quelques notes prises dans le livre pour vous donner l'envi d'aller plus loin

 

Apprentissage du langage oral à la maternelle pédagogie de l'écoute.

Diversifier les activités narratives :

 

• raconter des histoires ( conter)

• lire des histoires et ne montrer les images que lors d'une séance future

• écouter des histoires enregistrées ( sans montrer les images)

Ces trois activités sont progressives en difficulté.

 

Préparation des séances :

 

• choisir le support

Il faut choisir des histoires simples sans jeux de mots

pour les moyens :

on évite les contes classiques avec intrigues parce qu'il faut garder en mémoire le début de l'histoire et si on prend un conte en randonnée il faut veiller à ce que le moyen de mémoriser la suite des personnages soit logique tout au moins au début.

Pour les petits on choisit des histoires très courtes proche de leur univers.

Il est possible de faire un schéma pour expliquer un point de l'histoire ( un schéma n'est pas une illustration)

Pour les grands, il est possible de ne lire qu'un passage de l'histoire ou bien de lire des passages en les interrompant de moments de langage.

Le découpage n'est pas aléatoire mais aide à la compréhension soit de la logique de l'histoire ( début perturbation résolution fin) ou sur les facettes d'un personnage qui pourrait être gentil et méchant.

 

• les questions :

point central. Toujours des questions ouvertes.

Principes de collectivité : la question s'adresse à tous

Principe de clarté cognitive : annoncer que l'on va poser une question théâtraliser ( important pour que les enfants comprennent ce qu'est une question et qu'il faut apporter une réponse). 

Principe de répétition : les questions sont répétées à plusieurs moment lorsque quelques élèves ont répondu on pose  la question à nouveau. Les enfants comprennent ainsi qu'il faut aller bien au delà d'une simple réponse. .

Principe d'exhaustivité : lorsqu'on repose la question «  de quoi vous souvenez vous » et que 8 élèves ont déjà répondu il faut aller beaucoup plus loin dans la réponse que l'élève va apporter. Il faut chercher d'autres détails.

Principe de non réponse : pour que les enfants aient envi de répondre il faut qu'ils aient la conviction que la maitresse ne connait pas la réponse ou tout du moins qu'elle ne la donnera pas. Au mieux l’enseignant relit le passage. En demandant aux enfants de bien écouter.

 

• les niveaux de questionnement :

On pose peu de questions :

Les questions factuelles ( cela ne sert à rien de chercher à obtenir l'ordre chronologique de l’histoire) car cela entretient de façon illusoire l'idée chez l'adulte que ces questions vont aider à construire la trame de l'histoire.

La trame de l’histoire se construit dans l'échange du groupe quand par les précisions.

De quoi vous souvenez vous de cette histoire ? De quoi vous rappelez vous ?

Pour relancer on dira: est ce qu'on a tout dit ? Est ce que vous vous rappelez de quelque chose d'autre. ?

 

Les questions de compréhension :

le départ : pourquoi le héro est il parti ?

Les propriétés des personnages : est ce qu'on peut dire que X est méchant et comment le sait -on ?

Est ce qu'on peut dire que X est malin et comment le sait on ?

Les ruses : comment X fait il pour tromper Y ?

finalement comment X est il sauvé ? Finalement pourquoi X est il sauvé et comment le sait on ?

 

Les questions d'interprétations :

Les hypothèses : faire des hypothèse est très dur pour les enfants. On le fera dans les lecture interrompues mais pas au début de l'histoire. On laisse à chacun le droit de faire ses hypothèses.

 

Les changements de point de vue :

Que pense X quant il voit Y ? et inversement.

 

L'évaluation du récit :

dans cette histoire qu'est ce que vous avez aimé ?

Dans cette histoire qu'est ce que vous n'avez pas aimé ?

 

 

Faire le point et s'auto évaluer : enregistrer les séances :

durée de la séance et combien de temps les enfants ont réellement parlé ;

rythme des dialogues :

participation des élèves combien sont restés silencieux.

Combien de question l'enseigante à posées.

 

Présentation du système des jetons.

Chaque fois que l'enfant parle il reçoit un jeton. Si il joue avec il le perd. Pour gagner il faut avoir ( 3 ou 5 jetons) voir moins si le groupe est très grand. On perd aussi un jeton si on coupe la parole.

 

Ce type de fonctionnement prend du temps. Les enfants ne s'écoutent pas au début . Il faut s'astreindre à faire parler au moins 3 élèves avant de redire la même question. Et laisser un silence après la question c'est parce que les enfants sont sûrs qu'on ne répondra pas qu'il se lanceront dans cet espace.

 

La dernière phase bilan est très important elle permet de revenir sur le nombre de jetons et d'avoir un échange sur le langage qu'on a eu. La qualité de la prise de parole. Le nombre de fois que 'l'on a a palé.  ;

 

la règle la plus importante pour l'étayage entre élève: on a le droit de répéter. On le dit au début mais on ne s’appesantit pas dessus les séance d'après.

 

Les bilans langagiers avec les élèves :

 

premier bilan : lorsque le système des jetons est bien assimilé

A quoi servent les jetons ?

Que faut il faire pendant la séance ?

 

Deuxième bilan : lorsque que l'enseignante verra un étayage entre les élèves

pourquoi faut il parler pendant les séances de langage ?

Comment faites vous pour trouver les réponses aux questions posées ?

 

Troisième bilan : les enfants savent ce qu'ils font et pourquoi ils le font 

qui parlent lors des séances de langage ?

Comment peut on aider ceux qui parlent le moins ?

 

J'espère que ces quelques notes vous donneront envie de poursuivre avec cette méthode où on liasse une grande place à l'expression de l'élève.

Je me sers aussi de cette méthode à différents moments lorsqu'on aborde ou apprend quelque chose de nouveau.

ainsi en sciences en début de séance je peux demander aux enfants de me dire tout ce qu'ils savent sur la notion. Cela me donne un bon point de départ pour commencer et m'appuyer sur ce qu'ils savent déjà et les faire échanger sur ce qu'ils croient et ce qu'ils savent.

 

En fin de séance je peux faire des bilans par petit groupe et me rendre compte de ce que les enfants ont réellement retenu des séances.