• Trame des relations et sociogramme de classe

    Dans un précédent article en lien avec mon travail sur les différences je vous présentais un outil: la trame de relation. Cela faisait écho à des réminiscences de fac ( sociologie) mais dernièrement je suis retombée sur un autre site plus récent qui travaille aussi sur la dynamique de classe.

    Je vous mets le lien ici. https://www.stephanecote.org/2014/09/04/outil-du-sociogramme/

     

    Ce site est conçu pour des élèves plus âgées mais je pense qu'il y a certaines choses que l'on peut adapter pour les jeunes enfants et en tirer des enseignements. La seule chose que je reproche à la présentation du sociogramme, c'est d'occulter les relations dîtes négatives. Comme si il y  avait un tabou à dire qu'on aime pas travailler avec telle ou telle personne. Je pense, au contraire que lorsque ceci est fait de façon positive, dire pourquoi on apprécie pas telle ou telle personne peut nous en apprendre sur nous et sur l'autre. Mais c'est un autre débat et l'objectif visé dans la vidéo du site est de constituer des groupes de travail qui fonctionnent.

    Tout d’abord, je vous rappelle mon objectif. J'émets l'hypothèse que des enfants "bien dans leur baskets" sont des enfants qui apprendront bien et qui développeront de bonnes compétences relationnelles au sein de la classe. Ces compétences seront ensuite transférables dans leur vie d'école  et leur vie future. Je travaille donc le vivre ensemble et le développement des compétences pro sociales.

    Pour cela je compte rendre visible et palpable des éléments de la relation que les enfants ne voient pas, pour travailler dessus.  Avant de présenter le travail aux enfants, nous ferons une séance de langage sur ce que c'est que d'avoir des copains et sur le fait que ce n'est pas un concours. Nous retravaillerons sur les différences et mettrons en évidence que certains enfants ont besoin de beaucoup de copains et d'autres beaucoup moins. Le plus important étant que l'enfant qui a besoin de beaucoup de copains aient les compétences nécessaires pour assouvir ce besoin et celui qui a besoin parfois d'être seul puisse être entendu de ses camarades.

    Comme je l'ai expliqué dans le précédent article, j'ai demandé à chaque enfant de me citer le nom de ses copains ( j'ai précisé avec lequel il aime jouer ou travailler)

    A l'aide de ses données j'ai reporté sur un grand cercle deux choses.

    - Le nombre d'enfants que chaque élève à nommer. J'ai eu de 2 à 15 réponses. Ainsi pour chaque enfant, j'ai représenté sur son prénom un cercle de plus ou moins grande taille en fonction du nombre de copains. gros cercle plus de 10, Petit cercle moins de 5 et moyen cercle pour l'intermédiaire.

    - Du centre du cercle j'ai tracé une ligne plus ou moins large suivant le nombre de fois où les enfants ont été cités par leurs camarades.

    Voici ce que cela me donne en image:

    Trame des relations et sociagramme de classe

    les éléments qui m'ont surpris

    - le nombre d'enfants cités par certains élèves:  8 enfants de la classe m'ont cité jusqu'à 15 enfants.

    - les deux élèves qui n'ont été cités par aucun camarade sont les enfants absents pour la semaine.

    - je suis heureuse de voir que même le petit garçon avec des troubles de la sphère autistique a été nommé plusieurs fois. J'en conclu aussi que si mon élève "malade" ( j'aime pas ce terme mais je ne vois pas comment le dire autrement) n'est pas citée c'est qu'elle est trop absente pour être présente dans l'esprit des enfants. Cela me donne des pistes à mettre en place pour remédier à cela.

    - il y a un lien inversement proportionnel entre le nombre d'enfants cités par élève et le nombre de fois qu'il a été lui -même cité par les autres. Ainsi les élèves très populaires sont les enfants qui citent le moins de copains. les élèves les plus populaires sont aussi ceux qui ont tendance à jouer entre eux. Ils ont un rôle à jouer dasn l'invitation de nouveaux enfants dans leur sphère.

    - il y a 7 enfants dans la classe qui citent peu de camarades et qui sont peu cités. je vais mener un travail spécifique avec ces enfants là.

    L’ensemble de ces observations vont me permettre de préparer la présentation et le travail aux enfants.

    Voici ce que je vais faire. Je vais tout d'abord travailler sur ce que les enfants peuvent plus facilement maîtriser: répondre à leur besoin en modifiant leur propre comportent.

    En regroupement nous aurons notre discussion: " avoir beaucoup de copain ou pas beaucoup de copain: on aime ou on aime pas."

    Ensuite chaque enfant viendra  me voir en individuel. Je lui dirai:" tut te souviens tu es venu me voir pour me donner le prénom de tes copains? est ce que tu pourrais me dire si tu aimerais avoir plus de copains dans la classe ou est ce que tu trouves que ça va tu en as assez? "

    A partir de ce que va me dire chaque élève je préparerai une feuille de deux tailles différentes. J'ai besoin de peu de copains : petite feuille, j'aime avoir beaucoup de copains, une grande feuille. De la même façon de vais préparer pour chaque enfant une feuille d'une autre couleur ou je noterai les prénoms des copains qu'il avait cité.

    A un moment dans la salle de motricité nous ferons un grand cercle et je rappellerai les différentes étapes de ce que j'ai demandé. 

    Je placerai tout d'abord la feuille de couleur devant chaque enfant. j'expliquerai si j'ai une grande feuille c'est que j'aime avoir plein de copains et si j'ai une feuille plus petite c'est que j'aime avoir un peu de copains. chaque enfant pourra dire devant ces camarades " j'aime avoir beaucoup de copains ou j'aime avoir un peu de copains" je peux aussi faire verbaliser que si j'ai une grande feuille j'ai de la place pour beaucoup d'enfants et si j'ai une petite feuille ce n'est pas grave parce que ces feuille sont magiques et qu'elles peuvent s'agrandir à chaque fois qu'on accueille un nouveau copain.

    J'expliquerai ensuite que j'ai écrit sur une feuille les prénoms des copains cités par chaque enfant. Si il y a beaucoup de copains le feuille est grande, si il y peu de copains la feuille est plus petite. Je rappellerai qu'on a le droit d'avoir cité beaucoup d'enfants et on a le droit d'avoir cité un peu d'enfants. Je vais ensuite placer la deuxième feuille sur la première. et demander aux enfants ce qu'ils observent.

    Les enfants me diront j'ai une grande feuille de couleur et j'ai beaucoup de copains. ou bien j'ai une petite feuille de couleur et beaucoup de copains ou inversement j'ai une grande feuille et j'ai peu de copains.

    Dans les deux cas ou il n'y a pas équilibre on expliquera aux enfants que si la place pour les copains est plus petite que le nombre de copains alors il faut savoir comment on dit non à un copain pour jouer. ça veut peut être dire que des fois on a besoin d'être un peu tout seul pour jouer. Quand il y a plus de places pour les copains et pas assez de copains pour la remplir c'est qu'il faut apprendre à demander aux copains de jouer.

    La suite du travail consistera à faire des petits jeux de théâtre pour apprendre à décliner une invitation de jeu, comment initier un jeu et inviter des copains et enfin, comment rentrer dans un jeu ou d'autres enfants jouent déjà.

    Je ferai sûrement en parallèle un travail en groupe sur le fait que certains enfants sont parfois mis à l'écart et travailler sur l'intégration de ces enfants.

    Enfin en me servant de la trame des relations je vais faire en sorte que les enfants qui citent peu de copains et sont peu nommés interagissent plus avec les autres enfants en les mettant en binôme par exemple avec les enfants qu'ils n'ont pas cité. Je pense d'ailleurs baliser un moment dans la semaine pour le travail en binôme.

     

    Voilà pour la réflexion de cette future semaine qui va sûrement s'étendre un peu.

     

     

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