• Soyons clairs, je suis tout à fait consciente d'avoir la chance (ou pas d'ailleurs) d'être directrice de mon école. Je peux ainsi être beaucoup plus libre pour différents aspects qu'impliquent cette organisation de classe.

    J'ai pu rapidement avoir un triple niveau. ( A part, cette année car cela ne serait pas pratique avec la gestion de la pandémie).

    Personne ne me reproche de ne pas travailler en équipe. Ce qui en plus n'est pas vrai car je pense être dans l'école une personne qui impulse de nombreux projets qui impliquent toutes les classes.

    Personne ne me reproche de ne pas forcément respecter les créneaux de récréation ( et oui il y a des jours où les élèves sont tellement bien en classe que de les faire sortir en récréation ne serait pas justifié voir contre-productif. IL y a d'autres jours où il faut sortir.) mais c'est quelque chose que j'autorise aussi à mes collègues. Nous sommes dans une relation de confiance et si ils ou elles pensent qu'il faut sortir car la classe n'est plus gérable et bien je les invite à le faire. Soit dit en passant, dans notre école, nous sommes tout le temps de service et j'imagine que cela serait bien plus compliqué dans une grosse école.

    Personne ne me reproche de passer une après midi dans la cour car j'ai décidé de mettre en place l’enseignement dans la nature. Je prends le temps d'expliquer et de partager avec mes collègues, les activités que je mets en place lors de ces demi journées. Ainsi, mes collègues ont l'habitude de me voir me lancer dans des projets un peu hors des sentiers.

    Dans l'école, nous avons parfois, voir souvent eu des conditions de travail difficiles mais une des choses les plus importantes que j'ai mise en place en tant que directrice, c'est le droit à l’innovation. Chacun doit avoir le droit de faire ce pour lequel il se sent vibrer. Nous avons un cadre: les programmes et le respect mutuel. Je refuse que tout le monde soit obligé de faire exactement la même chose. Chacun doit pouvoir nourrir le reste de l'équipe de ces essais.

    Il y a aussi des choses difficiles comme des parents qui ne comprennent pas forcément mon fonctionnement ou qui comparent. Je ne peux pas leur en vouloir, ils n'ont pas eu d'autre modèle. J'ai arrêté de me mettre en colère Je fais et j'enseigne ce que je trouve juste pour moi en fonction du cadre que l'on me donne.

    En ce qui concerne les conseils de cycle et le projet d'école, je participe et mets en place des activités en lien avec ce que nous décidons

    Notre projet d'école a trois orientations.

    Une orientation sur le climat scolaire tout à fait adaptable aux conditions de travail de la classe.

    Une orientation sur la compréhension de texte long. je travaille cet axe grâce à des regroupements.

    Une orientation sur la résolution de problème que je travaille aussi en regroupement mais aussi grâce à des plateaux que je mets en place dans le coin mathématiques.

    Si nous décidons au sein du conseil de cycle de mettre en place une activité plus contraignante qui demanderait pas exemple que les élèves travaillent par groupe, je m'arrangerai à ce moment là, pour organiser la classe avec un groupe détaché, soit dans un coin de la classe mais je préfère dans un autre lieu de l'école comme à la bibliothèque ou dans le couloir. Cela dépendra de la personne qui devra mener l'atelier. ( atsem ou maîtresse);

    Il y a des activités qui peuvent interférer avec le bon déroulement d'une classe autonome et il faut le garder à l'esprit, non pas pour être un(e) puriste mais pour en assumer les conséquences et les effets.

    Si vous souhaitez développer la motivation endogène, il faut savoir que tout activité qui sera proposée par l'adulte suscitera un grand engouement mais cela se fera au dépend de tout autre activité. Pour certains enfants cela retardera aussi l'accès à une motivation endogène pour faire quelque chose qui fait sens pour lui. C'est souvent quelque chose que les adultes qui viennent dans la classe, ne comprennent pas. On me dit:"regarde si tu leur proposes une activité , ils veulent tous le faire". Noël, la fête des pères, la fête des mères sont des moments où les enfants ont du mal à investir autre chose. Ils attendent de faire l’activité qu'on va leur proposer. 

    De même lorsque vous décloisonnez avec une autre classe qui ne fonctionne pas en autonomie, vous allez engendrer des perturbations dans l'organisation de la classe.

    Alors que faire?

    Je ne pense pas que de rester isoler soit la bonne solution. Je ne pense pas non plus que dire qu'il faille renier ce à quoi on croit et renoncer aux bienfaits que l'on voit apparaître au fur et à mesure dans la classe.

    Il faut partager et échanger avec les collègues sur les notions importantes comme la motivation endogène, expliquer ce que c'est, comment on la suscite. IL accepter de faire comme les collègues  à certaines périodes de l'année comme à Noël ou nous pourrons prévoir une activité dirigée pour fabriquer un objet. Nous nous arrangerons pour que cette activité ne prenne pas toute la place dans la classe. Nous organiserons les choses de façon à ce que les enfants sachent quand ils passeront. Nous ferons en sorte que l’activité n'est pas lieu dans la classe.

    Nous échangerons et sensibiliserons nos collègues sur tout ce qui peut engendrer de l'agitation et du désordre. Lorsqu'il y aura décloisonnement, nous essayerons de placer ce moment juste avant une récréation afin que les enfants ne reviennent pas en classe directement. Si les enfants d'une autre classe doivent venir travailler dans notre classe, nous veillerons à ce qu'ils respectent les règles de notre classe, quitte à l'expliquer en grand groupe à l'autre classe.

    Pour ma part, je veille à bien prendre en main la classe avant d'envisager toutes perturbations. Ainsi, par exemple la première activité proposée par l'atsem en groupe, n'a jamais lieu avant la fin du mois d'octobre. J'ai placé une table dans le couloir pour ce type d’activité. Je n'ai pas d’activité artistique comme la fabrication des couvertures de différents cahiers, porte manteau etc....

    Il n'y a pas de production d'enfants affichés en classe et si je choisissais de le faire, j'accorderais une attention très particulière afin que cela soit ordonné, esthétique et inspire la joie.

    Pour des personnes qui n'auraient pas visionné les vidéos de Céline Alvarez " une année pour tout changer" cela pourra peut être paraître extrémiste mais pour le pratiquer depuis 4 ans et surtout pour appliquer certaines règles depuis septembre j'en vois les bénéfices sur mes élèves. Je ne reviendrai pas en arrière et  cela fait tellement sens pour moi que cela a eu un impacte sur ma vie en générale.

     

    Il y a des points sur lesquels il est plus difficile de se mettre d'accord. La phonologie est encore très marquée par le travail sur le nom de la lettre et les syllabes. Je suis convaincue que pour les élèves les plus fragiles travailler le son de la lettre avant son nom est bien plus efficace. de la même façon je travaille sur le phonème bien plus que sur la syllabe. C'est vraiment là qu'est ma plus grande divergence avec les collègues. Il a fallu aussi l'expliquer à l'infirmière de PMI qui venait faire les tests de dépistages et l'infirmière scolaire. Dans l'école mes collègues n'ont pas encore renoncé à enseigner immédiatement le nom de la lettre. Ainsi, elles enseignent en même temps le nom et le son produit. Nous sommes mis d'accord pour une présentation en capital au début pour tous les niveaux.

    Un autre avantage d'être directrice c'est que je fais en sorte que les élèves ne sortent pas de ma classe avant le CP. J'accueille des élèves plus particulièrement de moyenne section et de petite section ( lorsque j'en ai) mais j'évite au maximum qu'un enfant de moyenne section fasse sa grande section dans une autre classe. c'est une choix que j'ai expliqué à mes collègues dans l'intérêt de l'enfant. C'est aussi quelque chose qui est expliqué aux parents des élèves de ma classe.

    Lorsque les élèves passent 3 ans dans ma classe, je veille à faire des décloisonnements et des échanges avec les collègues afin que les enfants rencontrent et côtoient d'autres personnalités. De plus, du fait que je suis déchargé un jour par semaine, il bénéficient systématiquement de la présence d'une autre maîtresse.

    Au cours de ces 4 années j'ai toujours partagé ma classe avec des enseignantes ouvertes curieuses, parfois un peu perdues au début mais toutes ont été ravies d'avoir fait cette expérience. j'essaie de partager un maximum tout ce que je fais dans la classe et malgré le rythme souvent effréné des semaines, je m’astreins  toute les semaine à partager mon cahier journal, les élèves sur lesquels je veux mettre l'accent et surtout surtout toutes les modifications que je fais par rapport mes réflexions.

    J'ai la chance d'avoir une équipe ouverte et aussi celle  d'avoir une collègue qui m'a rejoint l'année dernière. Elle est en congé parental cette année mais nous avons de grands projets comme celui de fusionner nos classes. Ce grand projet va nous demander de repenser beaucoup de choses et cela va soulever d'autres questionnement au sein de l'équipe.

    Je vous encourage à entamer, poursuivre et partager votre démarche et surtout à la nourrir, la faire vivre et l'adapter à toutes les contraintes que vous pouvez rencontrer. Les contraintes nourrissent la créativité, l'inventivité et l'innovation.

     


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  • Ce n'est pas tout de s'occuper de ses élèves mais il faut savoir se ressourcer. On ne nous dit nullepart à quel point il est important de travailler sur soi lorsqu'on est au contact tous les jours des enfants. Au mieux, on nous recommande bien dormir mais cela ne suffit pas. Bien sûr , tout ce que je vais écrire par la suite est liée à mes conditions de vie. Mes enfants sont très grands et autonomes. Je n'ai plus de contrainte liée à leur entretien à part le suivi de la scolarité. cela me laisse du temps. mais il ya moyen de trouver des solutions pour s'accorder du temps, même et surtout quand justement on manque de temps.

    J'essaie depuis plusieurs  années d'appliquer la règle que j'ai déjà énoncée ici

    - chaque heure s'accorder une minute

    - chaque jour s'accorder une heure

    - chaque semaine s'accorder un jour.

    Voici comment je mets en pratique ces précepts:

    Une minute chaque heure:

    Au cours de la journée j'ai choisi des clés d'ancrage pour me reconnecter à moi même et à l'instant présent. Nous devons aérer la classe très souvent pour respecter le rpotocole sanitaire. j'ai donc choisi d'utiliser ce moment pour faire une mini pause. Ce type de pause n'a rien à voir avec le fait de sortir de la classe et d'aller prendre un café. C'est un recentrage. Au lieu d'être dans mes pensées à naviguer entre ce que j' avais prévu de faire, ce que je n'ai  pas pu faire, ce que je devrais faire etc... je prends le temps de ressentir, d'écouter, d'observer pendant une minute. Je prends le temps de ressentir la classe.

    IL y a deux autres moments que j'utilise mais cette fois ce sont des moments que je partage avec les enfants. Le matin après la récréation, nous utilisons un bol chantant. les enfants ont l'habitude de ce retour à soi qu'il font volontiers pour s'appaiser.

     

    Vous trouverez ici une petite explication sur l'intérêt des bols chantant sachant qu'à l'école, nous sommes très clair sur l'utilisation que nous en faisons. L'objectif est un retour au calme et un recntrage des enfants. Cependant il est important de connaitre l'utilisation des objets que l'on apporte en classe.

     

    L'autre se situe à la fin du temps calme. Nous écoutons une petite méditation  que vous trouverez ci dessous.

     

    Je prends le temps de faire ces petites pauses qui me sont devenues routinières mais aussi indispensables.

     

    Une heure chaque jour:

    Je n'ai pas le temps de me consacrer une heure par jour en continue mais je sais qu'il est indispensable pour moi d'avoir des moments de calme ou je peux me concentrer sur quelque chose qui me fait réellement plaisir. Je suis de nature introvertie et j'ai donc besoin d'être seule pour me ressourcer. Ceci n'est donc pas forcément valable pour une personne extravertie qui aura besoin d'échanger et de nouer des liens avec d'autres personnes pour se ressourcer. Par contre, que l'on soit extraverti ou introdverti, le recentrage est toujours bénéfique.

    Le matin je me consacre toujours un moment pour méditer, faire du yoga ou dessiner. Lorsqu'on commence la journée en ayant déjà fait quelque chose qui nous nourrit la journée se déroule de façon bien différente surtout lorsque par la suite on n'a plus une minute pour soi. Je ne suis pas adepte du miracle morning mais j'avoue que j'apprécie me lever un tout petit peu plus tôt pour disposer d'un peu de temps.

    Le midi, malgré la charge de travail liée à la direction je m'accorde toujours une vingtaine de minutes pour me détendre. Je vais dans la classe ou dans le dortoir (inoccupé) pour m'allonger sur un tapis.

    J'tulise l'application petit bambou, que je vous recommande. Cette application permet un réel apprentissage et une réelle progression en matière de relaxation, méditation, gestion des moments difficiles, surcharge de travail etc...

    https://www.youtube.com/c/PetitBambou/videos

    Des petites choses qui aident aussi à prendre soin de soi tout en faisant les tâches habituelles. Pour les jours où je n'ai vraiment mais vraiment pas le temps. Je trasnforme la douche du soir en moment de détente: une bougie parfumée, une musique douce ou stimulante et le tour est joué. Je fais mes tâches méagères en écoutant des podcasts ce que je fais aussi dans la voiture et ainsi je peux transformer les trajets en temps de loisir. Je réalise une nouvelle recette ou un dessert sympa, les jours où je dois cuisiner.

     

    Une journée par semaine:

    Là c'est encore plus dur et je fais plutôt deux demi journées qu'une réelle coupure d'un jour. J'essaye depuis plusieurs années mais je pense que notre travail est très chronophage et il est difficile de s'accorder une journée entière même le dimanche. La demi-journée la plus importante pour moi est le mercredi matin car je suis seule à la maison. ( lorsque nous n'avons pas d'animation pédagogique, biens sûr).

    Je me force à ne pas travailler, j'oublie les tâches ménagères et je ne me consacre qu'à des activités agréables.

    En générale, je fais une séance d'échauffement, je vais marcher 1 heure, je fais une séance de yoga et je finis avec une douche bien chaude. Le midi je me prépare un repas savoureux.

    L'autre demi journée je la consacre à des activités plus artistiques comme de la musique, du dessin ou de la peinture.

    En cette période diffilce , il est primordial de savoir se consacrer du temps sans culpabilité pour ensuite pouvoir partager des moments agréalbles avec les personnes que l'on cotoie.

     

     

     


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  • J'avais envie d'écrire cet article parce que souvent lorsqu'on gère une classe ou une école ( ce qui est mon cas) on ne se rend pas compte à quel point notre propre état émotionnel influe sur notre journée et sur l'ambiance de la classe.

    Bien sûr, cet article va frôler avec le développement personnel et certains diront que cela n'a peut être pas sa place ici. Cependant, nous travaillons avec de l'humain: des enfants dont la maturité psychologique est loin d'être acquise, des parents de tout les horizons avec des valeurs qui nous surprennent parfois, des collègues  qui n'ont pas le même parcours, d'autres professionnels qui n'ont pas le même langage ni les mêmes représentations. Si nous ne nous posons jamais pour observer quel écho tout ceci a en nous, alors nous passons notre temps à réagir comme des balles de flipper.

    C'est très compliqué parce qu'on ne nous a jamais appris à le faire, ni à l'école, ni lors de notre formation, et on ne nous laisse pas le temps pour cela.  Je pense qu'il faut avoir rencontré des difficultés et y avoir été contraint pour se rendre compte de l'impact que notre "monde intérieur" a sur le monde qui nous entoure.

    Voici le lien avec le mode de fonctionnement en autonomie; lorsque les enfants peuvent choisir les activités auxquelles ils vont se consacrer, ils nous permettent et ils se permettent d'être plus à l'écoute de leurs ressentis et de leurs besoins. Cela m'a aussi permis de mon côté en tant qu'"être", d'être plus à l'écoute de mes besoins.

    Le lundi matin, le vendredi après midi, les jours de rentrée, les derniers jours d'école sont des moments où nous sommes tous dans des émotions difficiles et nous ne sommes pas en harmonie. Certains sont heureux voir excités, d'autres tristes, certains ont peur d'autres en colère. Il faut du temps pour que l'harmonie soit retrouvée ou maintenue.

    Pour ces différents moments comme pour la prochaine rentrée du 2 novembre, je me prépare. Je sais que ces moments vont être difficiles alors je m'y prépare non en organisant chaque minute mais plutôt dans un certains lâcher prise. Attention le lâcher prise n'a rien à voir avec le laissé aller.

    Je m'assure que tout est prêt pour la classe l'avant veille. Vous avez remarqué à quel point la veille au soir, lorsqu'on doit tout préparer tout s'électrise. On s'énerve facilement. J'ai pris cette habitude il y a fort longtemps de me préparer le samedi soir comme si je retournais à l'école le dimanche, ainsi je prépare tout beaucoup plus sereinement. Je prépare aussi mes habits et j'ai une vague idée de mon repas.

    Le lundi matin, j’essaye de me réveiller naturellement et je prends du temps pour moi. Mes enfants sont grands c'est plus facile mais même lorsqu'ils étaient petit j'essayais d'avoir un quart d'heure pour faire un truc sympa.

    Dans les trucs sympas je ne mets aucun écran. sarcasticnon non C'est toujours tentant mais non

    Je dessine, je fais une mini séance de yoga ou je médite. quand il fait beau, Je vais faire un tour dans mon jardin si possible pieds nus.

    Ensuite lorsque j'arrive à l'école, je ne m'éparpille pas dans des discussions passionnées entre collègues. Je reste calme et j'avoue je parle peu. C'est très difficile d’accueillir un flot d'élèves et de rester réceptif quand on vient de quitter une discussion à couteaux tirés.

    Dans la classe, j'explique aux élèves qui veulent des présentations que je n'en ferai pas tout de suite. Je les invite à aller voir un camarade qui pourra les aider ou bien à refaire quelque chose qu'ils savent déjà faire. Tout mon travail sur ces moments là va être de maintenir le clame en moi pour accompagner les enfants vers l'état que je souhaite obtenir. Je deviens le chef d'orchestre de l'harmonie de la classe. Jeredoonne les procédures aux enfants qui auraient oublié, je range ce qui traine si je ne retrouve pas l'enfant qui a laissé le matériel. Je parle doucement , j'observe et si un enfant fait trop de bruit je l'invite à se promener avec moi dans la classe,  à observer et à écouter comme moi.

    Il m'est aussi arrivée une ou deux fois d'être fatiguée et avec peu d'entrain. Ces matins là je n'ai pas fait  de présentation parce que j'avais besoin de temps. je me suis contentée de réguler la classe en étant attentive à ce que ma "mauvaise humeur" ne se communique pas.   A ma grande surprise, l'entrain des enfants a tout autant changé mon humeur.

    IL faut s'accorder  à soi même ce temps que personne ne vous accordera.

    Je vous souhaite une bonne rentrée et d'ici là savourez quelque chose de doux et léger qui nourrisse votre sérénité. 


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  • la fin de période arrive avec l'angoisse de savoir comment rendre compte du travail des enfants.

     

    Avant je faisais des reportages photos qui a mon grand regret ne bougeaient parfois pas du sac d'école. J'ai réfléchis à cette question.  Désormais je ne me casse plus la tête à faire des reportages photos. J'essaie de faire en sorte que les enfants et les parents aient un moment de partage autour de ce qui revient de l'école. Bien sûr il y aurau toujours des familles qui ne le feront pas mais à l'heure du numérique j'essaie de rendre la chose plus aisée.

     

    En début d'année j’explique aux parents qu'en fin de période,  les enfants ne retourneront à la maison qu'avec leur carnet de réussites. C'est une carnet relié où chaque grand domaine est représenté par une couleur. Je colle les photos des réussites des enfants tous les 15 jours ( j'alterne une semaine les grands, une semaine les moyens afin de ne pas en avoir trop à faire) je le remplis le plus régulièrement possible car si je ne le fais pas cela me prend plus de 15 jours J'écris aussi les progrès des enfants que j'observe. comme l'avancée dans la comptine  numérique, le son des lettres et divers autres progrès.

    J'explique aussi aux parents que je ne fais pas de photocopies des paroles des poésies et chansons de la classe par contre dès que les enfants maîtrisent un peu les chansons j'envoie les liens youtube. Par contre il y a toujours une version imprimée pour la classe. j'explique aussi aux paretns que je fais comme cela car chanter ou danser c'est partager un moment de joie. Ce ne sont pas devoirs à faire à la maison. Les enfants sont ravis de cet échange et dès que nous apprenons une nouvelle chanson ils me demandent de l'envoyer aux parents. je leur explique alors qu'on doit d'abord bien l'apprendre et comprendre tous les mots. Les chansons et poésies que je choisis sont toutes assez compliquées.

    Pour rendre compte du travail effectué en compréhension d'histoire et sur les thèmes travaillés comme en ce début d'année sur les saisons je fais des diaporamas.

    Les parents reçoivent au début des vacances:

    - un diaporama avec le vocabulaire de l'histoire

    - un diaporama avec les illustrations de l'histoire sans texte pour que l'enfant raconte l'histoire

    - un diaporama de l'histoire lue par moi pour aider les parents à comprendre l'histoire

    - un diaporama sous forme de jeu avec des questions et des réponses  sur le thèmes.

    Je ne sais pas si tous les parents prendront le temps de visionner les vidéos mais ainsi les parents se rendent compte de ce que leur enfant sait réellement et à réellement appris sur la période et ils ont de quoi approfondir si besoin et entamer un dialogue avec leur enfant sur ce qu'il a travaillé.

    Cela ne me prend pas forcément moins de temps qu'un reportage photos mais cela a plus de sens pour moi. Je n'ai plus l'impression de justifier ce que nous avons fait mais de partager, de rendre les parents et les enfants actifs.

    En tout cas, j'ai toujours hâte de partager ce que nous avons travaillé avec les enfants sur la période. 


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  • Lorsqu'il a fallu, en mars dernier, mettre en place la continuité pédagogique, cela fut fort instructif.

    De mon côté, il a fallu faire preuve de créativité.

    - Comment recréer à la maison les conditions de la classe?

    - Comment proposer aux enfants des activités qui respectent les principes d'engagement de l'enfant?

    - comment faire des parents des alliés et proposer des choses qui ne les déroutent pas trop, Leur expliquer le pourquoi des activités?

    Du côté des parents, il aura fallu de la patience et du temps. 

     

    Au début j'ai commencé par tout expliqué aux parents par écrit. Cela me prenait un temps fou. Sachant qu'en plus l'année dernière j'avais un triple niveau. ( PS, MS, GS)

    Rapidement, je me suis rendue compte que je perdais beaucoup de temps à écrire et mettre en forme ce que les parents devaient ensuite s'approprier avant de le faire faire à leurs enfants.

    Au bout d'une semaine, j'ai décidé de tourner des vidéos explicatives. Pour chaque activité, je tournais une vidéo qui expliquait comment fabriquer le matériel et une vidéo pour expliquer comment se servir du matériel.

    Comme il est très difficile de proposer du travail par niveau avec des élèves qui travaillent en autonomie car ils ont tous des niveaux différents, je proposais aux parents des pistes pour complexifier les activités. J'en profitais aussi pour leur donner des indicateurs pédagogiques, par exemple en leur expliquant les erreurs que les enfants font souvent et comment les aider à les surmonter.

    Au début du confinement, j'ai demandé aux parents de confectionner les barres rouges et bleues en papier, d'avoir un jeu de lettres mobiles à fabriquer sous forme de cartes ( il y avait plusieurs fois certaines lettres pour pouvoir composer) et des cartes avec des chiffres. je leur ai demandé de conserver ce matériel que j'utilisais et exploitais au maximum.

     

    Ainsi tout au long du confinement, j'ai pu proposer aux enfants de composer des mots et proposer toutes les actvités possibles avec les barres rouges et bleues ( en désordre, à distance, à deux, les compléments.....)

    Avec les parents nous avions convenu d'un code: tout ce qui était en gras était important et à faire absolument. je proposais le travail le vendredi soir ou le samedi matin afin que les parents puissent en prendre connaissance pendant le WE. Beaucoup étaient en télétravail la semaine.

    Voici la structure de l'organisation de ma semaine:

    - Pour les petits:

    une histoire travaillée en compréhension: Tous les jours les enfants avaient une activité à faire sur l'histoire. par exemple revoir le diaporama du vocabulaire, mimer l'histoire avec des petits personnages, jouer l'histoire avec ses parents ou avec ses frères et sœurs. faire des jeux de devinettes sur le vocabulaire. raconter l'histoire à partir des illustrations.

    Pour toutes ces activités j’utilisais adobe spark . J'ai ensuite créé une chaine youtube privée pour pouvoir partager toutes les vidéos que je faisais aussi bien avec les parents que sur les espaces de partage comme TRIBU

    Ce logiciel permet de créer des diaporamas très facilement en y ajoutant ou pas du texte. Lorsque je travaille sur une histoire je scanne toutes les images. Ensuite comme je travaille en coupant l'histoire et en la faisant découvrir aux enfants très progressivement, je crée des copies et je supprime dans chaque copie les images que je ne veux pas travailler. Je me crée ainsi 4 voir 6 diaporamas de la même histoire  de plus en plus longue. Chaque début de semaine, j'envoie le diaporama qui correspond à la partie travaillée.

    J'avais une histoire pour chaque niveau. pendant le confinement  j'ai travaillé sur le conte des deux maisons. la version grand père sucre et grand mère chocolat pour les petits, la version les deux maisons pour les moyens et la version la maison de sucre et de sel pour les grands.

    Pour les activités dérivées cela était quand même plus pratique que tous les enfants soient sur le même thème.

    continuité pédagogique et classe qui valorise l'autonomiecontinuité pédagogique et classe qui valorise l'autonomiecontinuité pédagogique et classe qui valorise l'autonomie

     

    Je vous l'avoue c'est un travail considérable car il faut faire le diaporama de l'histoire et le diaporama du vocabulaire.

     

     

    Pour les petits, il y avait toutes les semaines des activités avec la boîte des mots. j'avais expliqué aux parents le principe et j'utilisais des objets que nous avons tous dans nos maison.

    Pour les activités mathématiques j'utilisais les barres rouges et bleues et des activités avec des jouets ou des situations de la vie de tous les jours.

    En activité non obligatoire, je proposais des chansons et comptines, du rythme, des activités vie pratiques en particulier les jeux d'eau.

     

    Pour les moyens, chaque semaine en activité obligatoire il y 'avait:

    - un travail de compréhension sous la même forme que pour les petits mais adaptée à leur niveau.

    - une travail de composition avec le son des lettres et apprentissage des lettres non connues. J'ai fait une vidéo qui explique la leçon en trois temps aux parents.

    - un travail d'écriture ou de graphisme sous forme d'art plastique ou j'invitais le plus possible tous les membres la famille à participer comme des mandalas

    - un travail de reconnaissance des chiffres lié ou pas à un dénombrement

    - des jeux de résolutions de problèmes mathématiques

    Comme pour les petits, des activités dérivées étaient proposées en plus ainsi que des comptines, des jeux de rythme, de la danse, de la relaxation et de la méditation que les enfants avaient l'habitude de faire à l'école.

    Tous les jours les enfants avaient deux activités obligatoires

     

    Pour les grands

    Le travail proposé était du même ordre que pour les moyens sauf que je proposais 3 activités obligatoires et que le niveau était plus fort.

    Le travail était aussi plus axé sur l'écriture en attaché., la phonologie, les associations des lettres dans les trois écritures.

    A la fin du confinement j'étais tout de même bien à cours d'idées non pas par le manque de créativité pédagogique mais surtout parce que je n’avais plus du tout de contact avec les enfants ( même si je recevais de nombreuses photos). Dans l'organisation et la préparation de la classe, je me sers de ce que je vis au jour le jour avec les enfants pour proposer de nouvelles choses et sans retour de leur part je n'avais plus aucune idée de leurs réelles compétences.  J'ai aussi un peu plus utilisé les jeux en ligne en particulier pour les jeux de conscience phonologique.

    A la fin du confinement, j'ai demandé aux parents de répondre sincèrement à un certains nombre de questions sur le travail proposé pendant le confinement.

    Savoir si ils faisaient ce que je proposais

    savoir si ils seraient intéressée l'année suivant pour que je fasse des tutos pour certaines activités qu'ils souhaitent faire avec leur enfant lorsqu'il le demande comme l'écriture en attaché.

    savoir si ils seraient intéressés par des contenus sur ce que l'on fait en classe par exemple le travail sur les histoires.

    Le bilan est mitigé. la plus grande partie des parents suivaient le programme à leur façon. Ils ne faisaient pas tout. Certains ont rencontré des problèmes parce que leur enfant ne voulait pas travailler avec eux. Certains n'ont tout bonnement rien fait ( en particulier lorsqu'il y avait une grande fratrie)

    Dans l'ensemble ils sont tous intéressés par des aides sous forme de tutos pour des moments clés dans la scolarité comme le son des lettres ou le passage à l'écriture en attaché.

     

    Au retour en septembre , j'ai été agréablement surprise de voir que mes élèves ont conservé de nombreux acquis. Le plus intéressant c'est que je suis passée au sons des lettres avec la présentation des lettres en capital. La plupart de mes moyens qui sont en grande section cette année, n'ont pas perdu le son des lettres présentés en attaché alors qu'on ne les a pas revu en début d'année; J'ai dans ma classe des élèves qui viennent de deux autres classes qui présentent aussi le son des lettres mais qui ne travaillent pas en autonomie et je vois une réelle différence alors que ce ne sont pas des élèves en difficulté. IL y a quelque chose de plus profond de plus solide et ancré.

     

    Tout ceci me donne des pistes d'évolution

    - tout d'abord dans le contact avec les parents: je m'arrange pour que toutes les semaines les parents reçoivent un mot ou une photo des progrès de leur enfant. Cela me prend moins d'une heure le vendredi ou le samedi et c'est très gratifiant.

    - chaque période j'envoie le diaporama de l'histoire aux parents une version sans parole afin que l'enfant raconte l'histoire et une version avec le texte afin que les parents puissent comprendre l'histoire.

    - si nous sommes de nouveau confiné, j'envisage de m'adresser aux enfants dans mes vidéos, voir via une classe virtuelle. cela permettra deux choses: de toucher les enfants qui ne veulent pas travailler avec leur parent et ceux dont les parents se sentent démunis face aux contenus proposés. je complèterai avec des tutos explicatifs. J'ai anticipé pour le matériel et j'ai proposé les lettres aux parents ( consonnes, voyelles et digrammes) au retour des vacances de la Toussaint je pense leur proposer des chiffres, et la construction des barres rouges et bleues. 

     

     

     

     

     

     

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